La mairie doit-elle encourager la pratique du scoutisme ?
L’enquête sur l’utilité sociale du scoutisme publiée en septembre par l’Institut français d’opinion publique révèle que les anciens scouts font preuve d’un niveau d’implication civique et associatif bien supérieur à celui du grand public. Les anciens scouts semblent globalement plus épanouis que le grand public et bénéficient d’une vie sociale intense. L’expérience du scoutisme est très largement évoquée de façon positive par les anciens scouts et imprègne ainsi fortement leurs valeurs et leur rapport à la foi.
Le scoutisme, la pratique du théâtre et de la musique peuvent prendre une part plus importante dans l’apprentissage et améliorer l’épanouissement du citoyen. Il s’agit d’activités éducatives qui viennent en relais de celles proposées par les parents. Les familles monoparentales sont nombreuses, les difficultés économiques actuelles limitent la capacité des familles à s’inscrire dans ces activités de découverte utiles mais payantes. Lorsqu’il y a plusieurs enfants, c’est encore plus difficile de s’organiser. Il faut donc encourager et accompagner cette pratique dans l’intérêt de tous.
Nous avons concentré l’habitat dans les agglomérations, nous nous sommes éloignés de la nature, des plaines, des forêts, même s’il existe des parcs et jardins. Pour les adultes, prendre la voiture et partir en balade c’est souvent possible, c’est plus compliqué pour les enfants et les adolescents et moins accessible, même pour jouer au tennis ou taper dans un ballon, ce n’est pas toujours possible dans le quartier ou l’on réside.
Il y a quelques jours, le responsable d’un groupe scout m’a rappelé la définition de ce qu’était l’esprit scout.
La définition est présentée dans le site Internet des Scouts et Guides de France : « C’est l’apprentissage de l’autonomie, de la solidarité, du sens des responsabilités et de l’engagement au sein de la patrouille, c’est vivre selon la méthode scoute. Il y a chez les scouts d’autres choses bien plus profondes : la fraternité entre scouts qui se crée dans les épreuves (il y en a toujours un pour porter un peu du sac quand les chaussures se font lourdes), l’amour et l’amitié pour son prochain, le don de soi et l’esprit de service. Eh bien, l’esprit scout c’est ça ! ». « C’est vivre « scoutement » aux réunions, aux camps, à la maison, à l’école, partout, et montrer que les autres et leur bonheur nous importe au moins autant que le nôtre. Même si ce n’est pas toujours facile (la flemme d’aider), notre idéal est d’être prêt à faire de notre mieux pour rendre service et faire le bien au bon moment ou tout faire pour rattraper la bourde. On ne peut pas en vouloir à quelqu’un de rater : c’est le manque de tentatives qui est mauvais, c’est l’auto-apprentissage. Le but des scouts, c’est cela, apprendre aux jeunes par le jeu à vivre en harmonie avec son entourage, en y répandant sa bonne humeur, sa bonne volonté, et son amour ».
Une autre idée est d’encourager la pratique du théâtre. Il s’agit d’une activité qui contribue au développement de la concentration et l’autonomie nécessaires à tout travail scolaire. Le théâtre sert également à l’acquisition de connaissances disciplinaires et aide les élèves à mieux connaître et respecter leurs émotions et leurs différences.
Mais je pense au scoutisme car nous vivons dans une société où les gens souffrent de perdre le sens de la vie. Lorsque mes grands-parents ont émigré de Russie à la révolution il y a un peu plus d’un siècle, leur adaptation a été difficile par l’absence de maitrise de la langue française. Mon père, alors qu’il était adolescent, était un peu livré à lui-même. C’est grâce au scoutisme qu’il a appris les règles de la vie, il est devenu enseignant. Le scoutisme lui a apporté le goût des balades, du sport, de la vie en collectivité, l’esprit d’équipe et lui a permis de s’approprier et développer des aptitudes, le sens de l’effort, la ténacité etc. Toutes ces qualités ont bien du mal à être acquises et développées chez les jeunes aujourd’hui. Je trouve qu’ils sont souvent livrés à eux-mêmes dans la cité. Le scoutisme peut leur apporter des outils pour les accompagner dans leur construction et pour que leur vie soit plus facile et plus agréable.
Mais le scoutisme, cela existe déjà ?
Peu ou pas de façon laïque à Tours et le mouvement ne concerne qu’un nombre restreint d’adolescents. Pour encourager, pour que la mairie puisse subventionner cette activité, il est important qu’elle soit laïque. Mais pourquoi ne pas contribuer à aider et soutenir d’autres mouvements scouts, qu’ils soient catholiques ou musulmans. Le scoutisme laïque est une façon de rappeler que la laïcité est le ciment de la société.
Comment imaginer le développement du scoutisme laïque ?
En finançant des entrepreneurs individuels dans chaque quartier. Il s’agira de personnes formées et passionnées par l’accompagnement. Ils pourraient être des médiateurs de quartier. Alexandre qui s’est spécialisé dans la médiation va vous présenter dans un autre chapitre son activité et les bienfaits de la médiation. Quant au financement, il pourrait être assuré par les centres sociaux ou directement par la mairie qui leur verse un financement important.
Et de la musique pour Tous ? Jean-Pierre, tu souhaites proposer des
ateliers de découverte de la musique à tous ?
La musique adoucit les mœurs, c’est ce que l’on a l’habitude de dire et ce n’est pas faux. La musique c’est un loisir, une distraction, c’est de bons moments à passer ensemble c’est aussi inventer, créer, faire la fête, danser bouger, la musique c’est vital.
J’aime beaucoup ton idée mais tout le monde n’est pas doué, il faut apprendre le solfège, personnellement je ne sais jouer d’aucun instrument, c’est long et compliqué d’apprendre.
Tu connais la Slow Musique ?
Je ne suis pas un bon musicien, j’ai commencé le solfège mais je n’étais pas doué et je dois t’avouer que j’ai renoncé à jouer il y a longtemps.
Et bien la Slow Musique, c’est la Musique Innée que l’on n’a pas besoin d’apprendre, c’est une de mes spécialités.
Que veux-tu dire ? Je n’ai rien d’inné dans ce domaine. Mon apprentissage du solfège à l’école primaire fut décevant, je suis incapable de jouer d’un instrument ?
C’est mon métier que de réussir à te faire jouer, je démystifie la pratique musicale et je fais découvrir la musique intuitive aux non-musiciens. Avec la Slow Musique pas besoin d’apprendre, pas d’instruments compliqués, pas de droits d’auteurs, pas de trac. C’est facile et ludique, vous laissez jouer votre
intuition, vous ne réfléchissez pas, vous explorez les modes, même les plus compliqués.
Cela paraît difficile à réaliser, je ne m’imagine pas jouer de façon spontanée, on doit faire des fausses notes et jouer des mélodies pas très harmonieuses.
Il n’y a pas de mauvaises notes, en fait la Slow Musique OBLIGE à jouer en harmonie ! C’est bel et bien pour ceux qui ne savent véritablement pas jouer, ceux qui n’ont ni envie d’apprendre quoi que ce soit, ni envie de progresser, mais simplement envie de jouer et de passer un bon moment ensemble.
Cela paraît incroyable mais je ne suis pas convaincu d’être capable de jouer en harmonie.
Je prodigue bien sûr des conseils adaptés, dans beaucoup de cas ça fonctionne « naturellement » sans que j’aie à intervenir. Mais quand parfois ça ne marche pas c’est le plus souvent quand la personne s’écoute elle-même, en négligeant d’écouter mon accompagnement. Il suffit alors qu’elle accepte de s’oublier un peu en se concentrant sur ma guitare pour que la situation soit — comme par enchantement — corrigée ! D’autres défauts courants proviennent du fait d’être trop bavard, ou pas assez. Il ne s’agit donc pas de simplement dire « ALLEZ VAS-Y, IMPROVISE ! » : il faut quand même un guide expérimenté.
L’accompagnement est indispensable !
On peut avoir la maîtrise totale d’un instrument de musique et pourtant ne pas savoir comment improviser. On peut aussi savoir parfaitement improviser cependant ne savoir jouer d’aucun instrument (sauf de ceux que je possède car ils ont la particularité d’être tout spécialement adaptés pour les non-musiciens).
Tu continues à avoir l’air sceptique Stéphane ?
Un petit peu.
Tu peux consulter mes vidéos sur YouTube et même venir découvrir gratuitement le vendredi soir à Tours Nord. J’anime un atelier. Par ailleurs je trouve que ma proposition serait bien adaptée à l’idée d’Isabelle de créer des maisons d’échanges de services et de savoirs entre les retraités et les jeunes.
Cela pourrait être une activité proposée chaque semaine. Avec la Slow Musique on improvise à partir d’une gamme, qui peut contenir des « blue notes » agréablement dissonantes par rapport aux accords d’accompagnement. On peut même improviser sur des standards de Jazz avec modulations, sur des instruments magiques qui permettent de programmer plusieurs gammes en même temps, comme le lithophone où chaque note est une pierre séparée des autres : il suffit de les répartir judicieusement sur une table pour démocratiser les modulations !
Avec la Slow musique on réalise une mélodie improvisée que l’on ne rejouera jamais deux fois de la même façon, c’est « la musique faite par les gens et pour les gens » comme l’écrivait Gratton Labeur en janvier 1978 dans le numéro 50 de « L’Escargot Folk ». La pratique de la Slow Musique offre les mêmes bénéfices que la pratique de la méditation mais sans être rattachée au bouddhisme tibétain ni à aucune autre religion. Avec la Slow Musique on fait de la méditation sans le savoir, et en plus on s’éclate vraiment ! Et ce n’est ni du Jazz, ni du Punk, ni du Folk, ni de la Techno, même si ça pourrait ! La Slow musique est beaucoup plus riche en gammes que la musique occidentale.