Des idées pratiques, en faveur de l’amélioration de la vie quotidienne.

« Tous les hommes de cœur désirent que l’Etat empêche ceux qui ont travaillé toute leur vie de tomber dans la misère » écrit Auguste Courtoison, deuxième adjoint au maire de Saumur, fondateur de l’Office Public Habitations Bon Marché dans un article de l’Echo Saumurois en 1939. « 

Ce petit homme tout en rondeurs, tel que le décrit sa fiche matricule de soldat, est né le 2 novembre 1868 à la Guerche-sur-l’Aubois dans le Cher, fils de Jean Courtoison, poseur en chemin de fer, et de Jeanne Goux, femme au foyer. La famille s’installe en région parisienne où Jean est employé à la Compagnie du Gaz.

En 1888, Auguste, ferblantier-lampiste demeurant à Saint-Ouen, est engagé pour cinq ans dans l’armée. Incorporé dans le 12e Régiment d’infanterie de ligne, il devient rapidement caporal, puis sergent et sergent-major. En 1894, il est nommé gendarme à pied à la Compagnie du Maine-et-Loire. Il fait alors la connaissance de Marie-Antoinette Lauzur, fille du receveur-buraliste de Fontevraud. Leur mariage a lieu la même année à Fontevraud ; ils auront quatre enfants, trois filles et un garçon.

En 1898, Auguste est nommé brigadier de gendarmerie, il le demeurera jusqu’en 1901. Il retourne à la vie civile avec un certificat de bonne conduite et s’installe à Saumur, impasse du Mouton. Il devient alors commis des Postes. La famille, en s’agrandissant, change souvent de domicile, privilégiant toutefois le quartier des Ponts. Elle habitera successivement : place du Roi René, rue de l’Abattoir, rue Nationale (actuelle rue du Général de Gaulle), rue Waldeck-Rousseau, puis à nouveau rue Nationale avant de s’installer, en 1937, au n° 7 du quai Comte Lair. La plus jeune fille, Andrée-Albertine, épousera en 1921 l’un de ses voisins, le bien connu fils de Jules César, industriel réputé dans la fabrication de masques de carnaval.

Depuis le début des années 1920, Auguste Courtoison est engagé dans la vie sociale : adhérent actif de la Fédération Mutualiste, il y est reconnu « pour sa haute compétence ». En 1928, il reçoit la médaille d’or de la Mutualité, puis devient président  de la Fédération du Maine-et-Loire et membre du Conseil Supérieur. Sensibilisé à la pauvreté et à la précarité des logements, il fonde à Saumur le 25 avril 1929 l’Office Public HBM (Habitations à Bon Marché) qui deviendra l’Office Public HLM. Il entre au conseil municipal de Saumur, présidé par le maire Robert Amy, comme quatrième adjoint, en 1935, puis deuxième adjoint en 1939.

Quand la Seconde Guerre mondiale éclate, l’historien saumurois Joseph-Henri Denécheau raconte : « Il est révoqué par le gouvernement de Vichy le 5 octobre 1940, en même temps que Robert Amy, sous prétexte d’abandon de poste au mois de juin, alors qu’il était présent à la mairie et qu’il couchait dans la cave de la recette des Finances ». Auguste Courtoison se retire ensuite à Fontevraud où il décède le 20 octobre 1949, à l’âge de 80 ans.

A la demande de l’Office Public HLM, en reconnaissance de son engagement social dans la vie de la cité, le conseil municipal décide de donner à la rue de Millocheau, le nom de Auguste Courtoison, le 14 octobre 1966.

Bibliographie :
– Archives Municipales de Saumur : 1D43, 1K13, 1K15
– L’Echo Saumurois, 1923, 1927 1928, 1931, 1934, 1935, 1939
– Site Saumur-Jadis  de Joseph-Henri Denécheau
– Site Geneanet : généalogie A. Courtoison par Dominique Gaudichet, fiche Matricule n° 2569

Dans tous les territoires, les seniors sont engagés dans des initiatives diverses et multiples. Ce ne sont pas de grosses opérations, mais elles sont issues du cru, lancées par des locaux, natifs ou nouveaux arrivants, voulant agir pour y « bien vivre » en commun.

Ces initiatives émergent ici ou là, mises en place par des populations très diverses : groupes d’habitants, associations, agents de développement, élus, collectivités, tous veulent donner vie au pays, créer du lien, du bien vivre ensemble, avec la participation d’un maximum d’habitants…

La diversité des projets étonne ; l’imagination est au pouvoir, tout est possible. Invention et créativité, ouverture et partenariat, démocratie participative… voilà les ingrédients qu’on y trouve couramment. Ces lieux sont intergénérationnels, ouverts à tous les âges ; les seniors en sont parfois les initiateurs, souvent des piliers bénévoles permanents.

La majeure partie des actions relève de l’économie sociale et solidaire, secteur porteur en plein développement ; depuis plusieurs décennies elles fleurissent dans les villages ou les petites villes illustrant le renouveau de leurs habitants, faisant émerger de nouveaux besoins ou reprenant le flambeau d’associations patrimoniales locales à des fins culturelles ou écologiques.

Est-ce une conjonction d’évolutions trans-générationnelles ?